PORTRAIT D’ELEVEUR / Mr Romain VANDAELE

Le Jardin des Kiosques

« Les microclimats variés de La Réunion influencent fortement l’élevage d’abeilles, avec des conditions changeantes même sur de courtes distances. Ces différences locales affectent la dynamique des colonies et la qualité du miel, rendant chaque rucher unique malgré leur proximité »

Romain a débuté son activité en apiculture de loisirs, avec une approche naturelle sans intervention. Toutefois, confronté à des défis techniques et sanitaires, il a sollicité le soutien du Groupement de Défense Sanitaire (GDS). Ce partenariat a permis à ses premières colonies de survivre et a marqué le début de son évolution vers une apiculture professionnelle. En parallèle, il s’implique dans des activités pédagogiques, intervenant dans des établissements scolaires, et développe un projet agricole intégrant maraîchage, vergers diversifiés, et préservation des espèces endémiques.

Trajectoire

Romain Vandaele est apiculteur de loisirs depuis 2017, l’année d’arrivée du varroa à La Réunion, et apiculteur professionnel depuis 2020. Il a commencé avec deux colonies à la Saline les Hauts, au Barrage, à 500 mètres d’altitude dans les hauts de l’Ouest. Petit à petit, grâce aux divisions, le cheptel a grandi et atteint aujourd’hui entre 110 et 120 colonies, réparties entre les Avirons et Sainte-Marie

La participation au réseau SEA

Depuis 2020, Romain participe activement au réseau SEA (Surveillance Épidémiologique des Abeilles). Il a installé plusieurs ruchers sentinelles dans des collèges, notamment à Simon Lucas (Étan-Salé), Jean d’Esme (Sainte-Marie), et Célymène Gaudieu (Saline les Hauts).

« Le réseau SEA a été une manière de rendre la pareille au GDS, qui a sauvé mes colonies lors de mes débuts. Il m’a aussi permis de suivre plus rigoureusement la santé des ruches. »

Sur quatre ans, Romain a produit des rapports réguliers, concentrés sur le varroa et le petit coléoptère des ruches. Il prévoit désormais un suivi mensuel détaillé des populations de ses colonies.

Trajectoire

Comptage varroa au sucre glace, Comptage petit coléoptère de ruches, nombre d’intercadres peuples d’abeilles. Fréquence : mensuel

Traitement appliquée : Double traitement avec alternance des médicalement, comme préconise par le GDS

Problématiques et propositions pour améliorer le réseau

Il est complexe de recueillir des données complémentaires, comme des indicateurs climatiques locaux, qu’il estime pourtant cruciaux pour analyser l’efficacité des traitements et la santé des colonies. Il propose donc d’intégrer les données météorologiques globales de l’île.

(Pour lui, des expérimentations locales sur les traitements en fonction des microclimats pourraient offrir des pistes d’amélioration, un projet déjà en route par le GDS.)

Les mesures correctives sur le Réseau SEA et son utilité.

Le réseau SEA joue un rôle essentiel dans la surveillance sanitaire des ruches. Ce réseau serait autant plus efficace si plusieurs petits apiculteurs de loisirs choisissaient de le rejoindre, car, avec un nombre réduit de colonies, sont souvent plus attentifs aux moindres signes de problème.

  • Les avantages pour les personnes qui participent au réseau sont plusieurs : Il permet de rompre l’isolement en connectant les apiculteurs entre eux et en offrant une vision d’ensemble sur l’état des ruchers de l’île à travers des comptes rendus réguliers.
  • Ce réseau favorise également les échanges de bonnes pratiques et rappelle des étapes clés, comme la commande de traitements adaptés avant certaines périodes de production, telles que la miellée de baies roses.
  • Enfin, il encourage une gestion plus rigoureuse des ruches, notamment grâce à la tenue d’un cahier de suivi, souvent négligée sans cette dynamique collective.

Points marquants

Romain Vandaele : « À seulement 300 mètres de distance, deux ruchers peuvent avoir des dynamiques et des productions totalement différentes en raison des microclimats réunionnais. »

L’agent Technique: Le réseau SEA du GDS permet la surveillance des maladies d’abeilles sur l’île. Le format « light » du réseau SEA invite les apiculteurs à devenir acteurs dans la protection de leur cheptel et en même temps permettre au GDS de comprendre mieux l’apparition de la propagation des différentes maladies d’abeilles en fonction des conditions différentes sur l’île. La participation dans le réseau nous engage tous à assister nos pollinisateurs et préserver nos ruches ainsi que la flore unique de notre île.